La FCPE s’inquiète d’une "éclosion d’écoles religieuses"
Lundi 28 mai 2007
Selon une dépêche AFP du 27.05.07, Faride Hamana, président de la FCPE, première fédération de parents d’élèves, s’est inquiété dimanche d’une "éclosion d’écoles religieuses" et a appelé à reconstruire un camp laïc "plus fort".
"On observe une forte tendance à la "reconfessionnalisation" des écoles privées catholiques sous contrat mais il y a aussi des velléités des autres religions de créer leur propre enseignement", a déclaré Faride Hamana à Montpellier, où la FCPE est réunie en congrès jusqu’à lundi. Selon M. Hamana, "à côté des écoles catholiques, juives, protestantes, émergent des écoles musulmanes mais aussi arméniennes et sikhs". "Cette éclosion d’écoles religieuses est le signe d’un repli identitaire et communautaire dont nous ne pouvons qu’être soucieux pour l’avenir" a-t-il ajouté en rappelant que la FCPE a comme "identité historique fondatrice la laïcité".
Selon lui, il y a un recul du camp laïc qui "fait qu’aujourd’hui la plupart des gens ne voient plus de différences fondamentales entre l’Ecole publique et les établissements privés" (les écoles privées sous contrat sont à 95% catholiques, ndlr). "Il faut une remise à plat des mouvements laïcs et reconstruire un camp laïc plus fort, car pour l’instant nous sommes trop éparpillés" a ajouté M. Hamana. Le président de la FCPE a par ailleurs indiqué que le Conseil d’Etat devrait rendre "dans environ un mois" un arrêt sur l’article 89 de la loi de décentralisation d’août 2004, qui oblige les communes à financer la scolarité d’enfants qui fréquentent une école privée dans une autre commune. Le Comité national d’action laïque (Cnal), dont M. Hamana assure la présidence actuellement (une présidence tournante, ndlr), avait été reçu en audience le 2 mai au Conseil d’Etat après avoir engagé en février 2006 un recours en annulation contre cet article 89. L’article a provoqué une levée de boucliers chez les défenseurs de la laïcité et des dizaines de conseils municipaux ont voté des délibérations demandant l’abrogation du texte qu’ils jugent contraire au fondement de l’école publique laïque et gratuite.