Municipales à Lyon : Millon apporte son soutien à Perben
Aux élections municipales lyonnaises, Dominique Perben (U.M.P) aura le soutien des amis politiques de Charles Millon après des mois de tractation au sein d’une droite radicalisée et ouverte aux frontistes. Elu U.D.F à la tête de la Région Rhône-Alpes en 1998 avec les voix de Front national, puis désavoué par une partie de la droite, Millon avait cédé la présidence régionale à la centriste Anne-Marie Comparini. Ce dernier a longtemps revendiqué ses alliances avec l’extrême droite en expliquant qu’il y avait de nombreuses ressemblances entre le programme de celle-ci et le sien. Ouverte aux villiéristes depuis que Perben a scellé des accords avec le M.P.F il y a quelques semaines, une liste commune sera constituée pour faire face au socialiste Gérard Collomb. A l’image de la région PACA en 1998, les couches les plus conservatrices de l’électorat lyonnais vont se croiser dans cette union de toutes les droites. Deux zones de Lyon –les 2ème et 6ème arrondissements– détenues par l’UMP devraient leur revenir une fois de plus.
On rappellera que le garde des Sceaux Millon fut nommé ambassadeur de la l’Organisation Mondiale de l’Agriculture et l’alimentation (F.A.O) en septembre 2003 par D. Perben, alors ministre de la Justice.
“Toute joie de constater que les combats politiques que j'ai menés et que je mènerai encore une fois ma réserve diplomatique terminée sont aujourd'hui devenus des idées et des propositions centrales” avait-il exprimé en juin 2007, citant les projets qu’il avait alors défendus : fusion entre l'ANPE et l'Assedic, autonomie des universités, facilitation de l'accession à la propriété. Des mesures qui sont actuellement préconisées par le gouvernement le plus à droite que la France ait connu depuis Vichy. Les modalités de l'alliance Perben-millonistes seront rendues publiques d’ici peu. Lyon vit ainsi une union de la droite “décomplexée”, après une sorte de pillage des idées de la “droite nationale” et un siphonage de l’électorat d’extrême droite. Des courants de pensées qui n’avaient plus droit de cité depuis l’époque de l’Algérie française retrouve donc une virginité sous l’ère Sarkozy, permettant aux liens entre les familles droitières de se tisser. La thèse énoncée plus tôt par C. Pasqua, selon laquelle l’union des droites serait possible parce que les électeurs de la droite partageraient désormais les mêmes valeurs de base que ceux du F.N, est réaffirmée par Jérôme Rivière. Ex UMP proche du M.N.R, il déclare : “sur l’immigration, la sécurité, la fiscalité, l’identité nationale, la politique étrangère, existe-t-il des “valeurs communes” entre le F.N et la droite classique ? Evidemment oui”.
Nathalie Szuchendler
jeudi 15 novembre 2007
Article Nath Szuchendler consultable in