Jacques Peyrat, ex FN et maire sortant de Nice, accueilli à l’Elysée
Le maire sortant de Nice Jacques Peyrat a été reçu par Nicolas Sarkozy le 26 octobre dernier. Le but de cette entrevue qu’il avait sollicitée après l’annonce de la candidature aux municipales de Christian Estrosi, secrétaire d’Etat UMP à l’Outre-Mer et président du conseil général des Alpes Maritimes, n’a pas été dévoilé.
Maire de Nice depuis 1995 et sénateur RPR puis UMP depuis 1998, l’ancien militant du F.N Jacques Peyrat compte briguer un troisième mandat aux élections municipales. “On ne me dira pas “cou-couche panier”. Ceux qui pensent que je vais négocier ma sortie contre mon renouvellement au Sénat se trompent” a-t-il déclaré à Nice-Matin. Entre les flirts avec le FN et les affaires judiciaires entourant l’hôtel de ville, les années Peyrat ont marqué la cinquième ville de France. En mai 2004, huit personnages, dont un haut-fonctionnaire et deux dirigeants de société, sont suspectés d'avoir détourné des marchés publics de Nice sur une somme de 150 millions d'euros et comparaissent devant le tribunal correctionnel de la ville. Parmi les fraudeurs, Michel Vialatte, ancien directeur général des services de la municipalité, Pierre Besrest, responsable de plusieurs bureaux d'études dans le département de l'Essonne, et Philippe Pariset, directeur d'un bureau d'études marseillais, ont été mis en examen et écroués pour corruption, trafic d'influence et favoritisme. En mai 2005, c’est le “Monsieur tramway” de la municipalité, Dominique Monleau, qui bascule à son tour après avoir quémandé 180 000 euros à Thales Engenering & consulting pour obtenir le marché de la maîtrise d’œuvre du tramway. C. Estrosi, l’un des amis politiques de Sarkozy et l’un des anciens soutiens de Peyrat, revendique “la méthode” Jacques Médecin , dont il a d’ailleurs fait parti de l’équipe en 1983. Objectant aux critiques sur un éventuel cumul des mandats de maire et de secrétaire d’Etat, le député UMP Eric Ciotti estime que “ce dont souffre Nice, depuis Médecin, c’est d’être coupée des cercles de décision nationaux. Il faut faire retourner Nice dans la communauté nationale. Tous les grands maires ont cumulé des responsabilités nationales.” Quant au candidat centriste Rudy Salles, il semble prêt à renoncer à sa propre candidature pour la future présidence de la communauté urbaine. “Nos électeurs ne comprendraient pas qu’on s’affronte” témoigne pudiquement le député du nouveau centre. On précisera aussi que J. Peyrat préside la Communauté d'agglomération de Nice-Côte d'Azur(CANCA) composée de 24 communes, dont il est le mentor depuis 2002.
Jusqu’où ira J. Peyrat pour garder la mairie de Nice ? En janvier 2007, il explique de manière décomplexée que Le Pen fait partie de “ceux qui s’apparentent de près ou de loin à sa famille”, et qu’en cas de duel entre le leader du F.N et Ségolène Royal au second tour des élections présidentielles, il votera sans hésiter pour le candidat frontiste. Ses accointances avec les élus du Front National, dont il est issu, sont visiblement chose publique dans la région. D’autant plus la venue de Marine Le Pen dans la semaine du 20 octobre a alimenté la théorie selon laquelle le maire sortant pourrait être soutenu par le Front. “Jacques Peyrat vient de chez nous. Il a des idées proches de nous”, résume Rémy François, responsable frontiste à Nice, dont le groupe municipal a été un allié très fidèle tout au long de ses mandats.
Nathalie Szuchendler
mercredi 07 novembre 2007
Article Nath Szuchendler consultable in